Une mer étale
Des abysses intimes jaillit une onde amère
Qui rend les sols stériles, détruit sur son passage
Les oeuvres des humains, partout les désespère.
N’est-il pas temps enfin d’écouter ce message ?
Oh, mais…me direz-vous, impossible sur terre
Qu’un seul être endigue l’océan du malheur.
Sur la planète entière se déchaînent les guerres
Gravant au creux de l’âme une infinie terreur.
Moi je songe à ce sage appelé par les gens
D’un village lointain. La pluie ne tombait plus.
Campagnes calcinées, spectacle affligeant.
Savez-vous ce que fit l’homme de large vue ?
Il se mit en Tao, nuits et jours qui suivirent,
Dans un calme intérieur que respectèrent tous.
Il fait tant et si bien que le temps bientôt vire.
La neige tombe drue et se dispose en couche.
Si nous suivions l’exemple de ce sage célèbre,
Nous sonderions le flot des rudes émotions,
Puis l’ayant affronté, dégagés des ténèbres,
Nous nagerions ensuite sans aucune tension.
Heureux ceux qui ont acquis cette quiétude interne !
Ils tiennent bon leur cap, héros des temps modernes.
Gisèle Beaussart