Paroles d’auteur

Fabio Geda, Italien romancier sera à Lacanau-Océan le 26 mars prochain. Il parlera de son roman » Pendant le reste du voyage,j’ai tiré sur les Indiens ». (Parcours d’un jeune clandestin Roumain à travers la France et l’Espagne).
Salle l’Escoure à 18heures.

Ce livre nous raconte le parcours clandestin et chaotique d’Emil, jeune roumain de 13 ans, livré à lui-même depuis l’arrestation de son père. Seul sur les routes d’Europe, il poursuit l’espoir chimérique de retrouver un grand-père qu’il n’a jamais connu. Son seul espoir avant la solitude totale.

Tout comme la vie de son jeune héros, le style de Fabio Geda est dur, saccadé, haché. On bute sur les phrases, les changements de points de vue, les flashbacks, les pensées enfantines et désordonnées d’un narrateur à l’imagination débordante. On est aussi paumé que lui entre passé, présent, rêve et réalité. On ne sait pas où on va, ni pourquoi ou comment. Les éléments qui nous ont amenés ici sont tout aussi obscurs et mystérieux.

Il faut attendre quelques chapitres avant de trouver des repères dans ce roman qui n’en a que très peu. Mais on s’y fait peu à peu une place confortable. L’ennui des premières pages laisse place à de la curiosité, on se laisse prendre au jeu. Sur les routes d’Italie, d’Allemagne de France ou d’Espagne, on découvre ce qui se cache derrière la carapace de cet enfant violent et endurci par la vie, on finit par s’attacher à lui, par le comprendre après l’avoir d’instinct tenu à distance. D’autres personnages que l’on trouvait fades ou antipathiques se complexifient eux aussi et nous ouvrent de nouvelles portes. Jusqu’à la fin, à la fois touchante et surprenante, qui éclaire le tout d’une lumière nouvelle.

Aussi difficile que l’histoire qu’il nous raconte, ce livre inhabituel aux allures de road-movie peint un tableau brut et chamarré de l’Europe d’aujourd’hui dans toute sa diversité.

[Cécile N.]

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